Pour combattre les séquelles de la colonisation, il ne faut pas chercher à les effacer. Il faut les dire, les raconter, les danser. Encore et encore, jusqu’à la révolution de tous les sens.

Conception et idée originale : Zora Snake
Avec le soutien de : Cie ZORA SNAKE, Association artsansfrique (Paris-Abidjan), Lindeum Museum (Stuttgart-Allemagne), Red-plexus (Marseille), la colonie barrée à Paris.
Le projet sur « les séquelles de la colonisation » est un mémoire d’exploration en actes sur les questions du patrimoine, de la spiritualité et du rituel en Afrique. A l’heure de la décolonisation des corps et des esprits, quelles sont les voies de connexion entre tradition, mondes invisibles et puissance des corps ? Comment repenser et ré-animer ce dialogue amputé et meurtri par les affres d’un surplomb colonial dont on commence à peine à percevoir l’ampleur ?
Ce projet n’est pas une réponse mais une série de réflexions, de tentatives, imaginées en plusieurs chapitres qui racontent une histoire plurielle mouvante et écrite dans les soubresauts d’un corps en mouvement.
Les séquelles de la colonisation – Chapitre 1

Ce premier chapitre confronte les pratiques traditionnelles léguées par nos ancêtres à l’arrivée et à la domination du Verbe, porté par les missionnaires catholiques occidentaux. En travaillant à partir des conséquences de cette domination religieuse sur les images et les imaginaires, il s’est agi, non pas de promouvoir une pratique sur une autre mais de créer de nouveaux espaces de réflexion et d’actions pour redonner du sens aux rites et au dialogue avec l’hors de soi.
Les séquelles de la colonisation 2 : Patrimoine africain et ses conflits en Europe

Ce deuxième chapitre est une réflexion sur la dimension spirituelle liée à la question de la restitution du patrimoine aux africains. En partant, non pas des objets, mais du fait qu’ils aient été désacralisés, voire re-sacralisés en entrant dans les musées européens, il s’agit de voir comment on peut les comprendre désormais et qu’est-ce qui se joue derrière les mises en scènes muséales.
Dans la continuité de la réflexion posée par le chapitre 1, sur la domination occidentale des imaginaires, il s’agit d’interroger les récits que construisent les institutions muséales et de les faire s’exploser pour qu’ils puissent s’ouvrir à d’autres manière de voir et de percevoir l’autre. Briser les vitrines pour laisser les objets, contribuer à leur propre histoire.
Les séquelles de la colonisation 3 : Entre virtuel et réel

Ce chapitre est une tentative de reconnexion des corps au réel dans un monde où le virtuel est devenu roi. La prise en otage des matériaux technologiques infecte grandement notre faculté d’agir. Absorbés par des algorithmes invisibles, nous sommes soumis à de nouveaux paradigmes qui nous déconnectent du réel et de notre humanité. Il s’agira de trouver un anti-virus performatif, et performant pour raviver les liens entre nos corps, nos histoires et nos mémoires.
Pensé comme un rituel de réconciliation, la performance pose la nécessité d’un geste artistique pour que le corps humain retrouve sa place dans le monde des machines, et que les hommes dialoguent à nouveau sans le truchement de la technologie.
Les séquelles de la colonisation 4 : Les masques tombent
Quatrième volet des séquelles de la colonisation, ce projet artistique est né de la rencontre entre deux artistes, un plasticien – Clay Apenouvon du Togo – et un danseur chorégraphe chercheur en Art performance – Zora Snake du Cameroun après l’appel à Projet The Burden of memory du Goethe Institut. L’œuvre plastique et la danse sont comme deux corps qui jouent ensemble, s’interpellent, s’entremêlent, se répondent pour ouvrir un autre regard sur « Les masques ».
Les séquelles de la colonisation 5 : Sur l’Exil des Masques

L’importance dans ce siècle qui élève la voix sur les possibles moyens de rapatriements des masques vers leur terre originelle n’est pas seulement qu’ils arrivent à bon port, mais qu’en retour de l’acte, l’immigration qu’ont subie ces masques longtemps habités dans le silence morbide de l’existence des musées en Europe est sujet global des migrations actuellement.
Leurs sujets vivants aujourd’hui, saturent les pirogues et migrent en masse vers la quête de leur racine violemment arrachée par les tyrans de cette ancienne décennie.
Bien que l’histoire des masques exposées dans les musées européens n’ait aucune différence avec l’histoire de l’immigration qu’expose Frontex, les enfants vivants de ce vide décimé à l’horizon, qui n’ont pour seul route les navires aux risques de chavirer et pour seul but de retrouver ses racines déchirées, suspendus et crucifiés dans les vitrines qui enrichissent encore les élites.
Aujourd’hui, ces enfants sont tellement rattachés à leur histoire qu’ils sont prêts à tout pour y retrouver leur parent original.
Évidemment, la grande question des visas et frontières, fait plonger ses enfants dans le vaste bassin de l’Atlantique, de la désertion totale et massive des populations à l’exil infini.
Ils suivent simplement les traces de ces masques déportés par force et masqués par ses puissances alors qu’ils font partie de la même histoire.
L’exil des masques à Avignon : https://zorasnake.com/2022/07/12/avignon/